Le cannabis provoque des AVC

Des chercheurs néo-zélandais alertent sur la consommation de cannabis des jeunes. Celle-ci multiplierait par deux les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Pertes de mémoire, difficultés à se concentrer, troubles psychiques, dépression, schizophrénie, cancers des poumons ou de la gorge, emphysème, attaques cardiaques : la liste des effets du cannabis sur la santé est longue. Il faut désormais y ajouter l’AVC.

Une étude, menée par des scientifiques du Centre de Recherche sur le Cerveau de l’Université D’Auckland (Nouvelle Zélande) est présentée cette semaine à la conférence sur l’AVC tenue à Hawaï. Elle montre que le cannabis peut doubler les risques d’accident vasculaire cérébral.

L’étude porte sur 160 victimes d’AVC et de mini-AVC, âgées de 18 à 55 ans.

Les résultats de leurs investigations ont montré que ce type de patients avait 2,3 fois plus de chances d’avoir du cannabis dans leurs urines, que des individus du même âge et du même sexe sans antécédents vasculaires cérébraux.

« Il s’agit de la première étude de cas-témoins mettant en évidence le lien entre l’usage de cannabis et l’augmentation des risques d’accident vasculaire cérébral », a affirmé le Professeur Alan Barber de l’Université d’Auckland, qui a dirigé les recherches. « Les études précédentes montraient que les attaques se déclenchaient une heure après la consommation de la substance », a-t-il précisé.

Les scientifiques estiment que ce n’est pas le tabac roulé avec le cannabis mais le cannabis lui-même qui serait à l’origine de nombreux AVC. La seule incertitude vient du fait qu’hormis une personne, tous les participants à l’étude fumaient également du tabac régulièrement.

Le Professeur Barber souhaite donc effectuer de nouvelles recherches permettant de mettre en évidence le rôle du cannabis dans les AVC, indépendamment de celui du tabac : « Cela pourrait s’avérer difficile étant donné les préjugés et les restrictions éthiques ayant trait à l’étude de la consommation d’une substance illicite. Néanmoins la forte prédominance de l’usage de cannabis parmi ces jeunes victimes d’AVC, rend ces recherches indispensables ».